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Lola ya Bonobo recueille de nombreux bonobos orphelins, victimes du braconnage et du trafic illégal

  • Photo du rédacteur: Audrey Esnard
    Audrey Esnard
  • 25 nov.
  • 4 min de lecture

À Lola ya Bonobo, les mamans de substitution humaines ont de nouveau les bras bien remplis : près d’une dizaine de bonobos orphelins sont aujourd’hui pris en charge à la nurserie.

Depuis le début de l’année, ce sont huit nouveaux qui ont rejoint le groupe des juvéniles.

Maman Yvonne veille sur une orpheline
Maman Yvonne veille sur une orpheline

Parmi ces nouveaux venus, plusieurs étaient dans un état dramatique : trop jeunes, profondément mal nourris, blessés. Beaucoup reprennent des forces, mais nous avons aussi vécu un deuil : la petite Walikale, 1 an et demi, est arrivée trop affaiblie pour survivre.

À la rentrée, la quarantaine était pleine. Cette étape est la première du parcours de réhabilitation. La quarantaine protège les bonobos de la nurserie contre d’éventuelles maladies, tout en offrant aux nouveaux arrivants un cocon calme pour être soignés, créer un lien vital avec leur maman de substitution humaine et surmonter les traumatismes qu'ils ont vécus.


Lubutu ressemblait à un « cadavre vivant »


Lubutu, un jeune orphelin mâle trouvé dans la province de la Tshuapa, à plus de 2 000 km de Kinshasa, est arrivé le 22 août dans un état critique. On estime son âge à environ 4 ans, mais il paraissait bien plus jeune et terriblement mal en point : amorphe, déshydraté, presque sans poils, squelettique. Il était dans un état critique.

Lubutu, squelettique et pâle, dans les bras de Maman C'Arrive
Lubutu, squelettique et pâle, dans les bras de Maman C'Arrive

À Lola, il a reçu des soins d’urgence, dont une réhydratation lente et minutieuse. Blotti contre Maman C’Arrive, Lubutu s’est accroché à la vie. Grâce aux soins conjoints de sa maman de substitution et de nos vétérinaires, les signes d’amélioration ont commencé à apparaître.

Quelques mois plus tard, il est devenu méconnaissable : éveillé, curieux, pressé d’attraper son biberon. Jour après jour, il revit.


Le minuscule Sange


Le petit Sange dans les bras de Maman Méritha
Le petit Sange dans les bras de Maman Méritha

Arrivé le 1er août 2025, Sange n’avait que 10 mois et à peine quelques dents. Arraché très jeune à sa mère, il n’aurait pas survécu sans une prise en charge continue.

Depuis, grâce à la patience et à la douceur de Maman Méritha, il reprend des forces. Il mange mieux, joue davantage et commence à retrouver confiance. Sa santé reste fragile : chaque étape est cruciale.


Tshela, apeurée et triste


Tshela est arrivée à Lola le 3 septembre 2025, en provenance du Sankuru. Elle portait sur son petit corps des blessures infectées et de nombreuses cicatrices.

À environ 3 ans, son regard disait tout : la peur, la résignation, la douleur accumulées.

Tshela reprend goût à la vie et grimpe dans les arbres
Tshela reprend goût à la vie et grimpe dans les arbres

Avec Maman Peguy, elle redécouvre la sécurité. Lait, nourriture, affection, présence… Peu à peu, Tshela s’apaise. Elle ose grimper, explorer, s’ouvrir à un avenir différent.


Kenge, trop faible pour s’accrocher


Kenge, petit mâle d'à peine un an, est arrivé le 20 avril 2025
Kenge, petit mâle d'à peine un an, est arrivé le 20 avril 2025

Huit dents, incapable de marcher, trop faible pour s’agripper à sa maman de substitution : il était dans un état alarmant.

Maman Niclette, habituée à accompagner les cas les plus délicats, l’a immédiatement pris sous son aile. Chaleur, nourriture, présence constante… ont été les atouts pour une évolution positive jour après jour.


Lorsque Sange et Lubutu sont arrivés en août, la quarantaine était saturée et Kenge a dû rejoindre la nurserie prématurément. Trop jeune pour suivre les autres, il reste dépendant de Maman Niclette, qui n’a presque pas eu un moment de répit depuis son arrivée.


Kamina, détenue illégalement comme animal de compagnie


Kamina assise dans l'herbe, à la nurserie
Kamina assise dans l'herbe, à la nurserie

Kamina a été sauvée à Lodja, où elle était gardée comme animal de compagnie. Elle avait environ 3 ans à son arrivée au centre de réhabilitation ce printemps. Maman Gladys est désormais sa maman de substitution.

Kamina est vive, agile, curieuse : une petite aventurière qui adore grimper haut dans les arbres.


Un afflux continu d’orphelins


En octobre et novembre, Les Amis des Bonobos du Congo ont encore secouru deux bébés supplémentaires.

Goma dans les bras de Maman Huguette
Goma dans les bras de Maman Huguette

Goma, 3 ans et demi, est arrivée avec un œil infecté et une profonde cicatrice sur le ventre.

Après quelques jours, elle a commencé à vocaliser – un signe encourageant – et s’est rapprochée de sa maman de substitution, Maman Huguette.

Moba, aux soins de Maman Micheline
Moba, aux soins de Maman Micheline

Maman Micheline, quant à elle, s’occupe de Moba, arrivée début novembre. Très jeune, très maigre, très faible… mais en vie ! Sous la surveillance de sa maman de substitution et de l’équipe vétérinaire, Moba continue de lutter.


Cet afflux d’orphelins nous rappelle une réalité douloureuse : chaque sauvetage est le résultat d’un drame. Pour un bébé recueilli, jusqu’à dix bonobos adultes ont probablement été tués – signe de la pression immense qui pèse sur cette espèce en danger d'extinction.


Un long voyage commence


Les bonobos restent entre deux et cinq ans à la nurserie. C’est là qu’ils apprennent à redevenir des bonobos : socialiser, jouer, coopérer, communiquer, réguler leurs émotions.

Puis vient la grande étape suivante : rejoindre l’un des trois vastes enclos forestiers du centre de réhabilitation. Dans cet environnement de semi-liberté, ils découvrent la vie sociale auprès d’individus plus âgés, tissent de nouvelles alliances et poursuivent leur apprentissage de la vie sauvage.

 
 
 

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